Kong Nay est l'un des derniers grands bardes du Cambodge. En s'accompagnant au luth chapey, il raconte son histoire étonnante dans un style musical que l'on a surnommé, à bon droit, le blues du Mékong.
Les cinq membres de l’ensemble comptent parmi les derniers lăutari (littéralement « trouvères ») capables d’interpréter cette musique populaire telle qu’elle était jouée et chantée pendant son époque de gloire, durant les années 1960-80. Celle-ci consiste en chansons et en mélodies à danser aux particularités spécifiques, les hora et sârba lăutarească. Les musiciens enchaînent ici deux chansons, « Mahala și țigănie » en roumain et « Nadara » en romani.
Paroles et traduction
« Mahala și țigănie »
Mahala și țigănie
Foaie verde iasomie,
Mahala și țigănie,
De când am intrat în tine
N-a rămas carne pe mine
Nici o litră, nici un gram,
Că-i mâncată dă dușmani
Rău mă dor picioarele
Bătând mahalalele
Pe la toate mândrele
Ce mi-au mâncat zilele.
Traduction
Le faubourg tsigane
Feuille verte de badiane
Le faubourg tsigane
Depuis que j’y suis entré
Je n’ai plus que la peau sur les os,
Plus de chair, plus un gramme,
Les ennemis m’ont dévoré.
J’ai si mal aux pieds
À courir le faubourg
Chez toutes les belles filles
Qui ont dévoré mes jours.
« Nadara »
Traduction
N’aie pas peur, n’aie pas peur,
Ce qui va suivre
Nous le vivrons ensemble.
Elle est belle, cette Tsigane,
À lui embrasser ses yeux sincères,
Qui me font me retourner…
Distribution
Gicu Petrache voix
Nicu Ciotoi violon, voix
Ionel Ioniță Cinoi accordéon, voix
Gheorghe Raducanu cymbalum
Ghiță Petrescu contrebasse
Enregistrements réalisés en 2018 dans le cadre du 22e Festival de l’Imaginaire et de l'Année France-Roumanie 2018, avec le soutien de l'Institut français