Expression emblématique du peuple portugais, le fado est apparu à Lisbonne, probablement vers 1830. Lié à ses débuts aux quartiers populaires, il a gardé la saveur sulfureuse de cette saudade qui faisait écrire à Fernando Pessoa : « Le fado est la lassitude d'une âme intense, l'air de mépris avec lequel le Portugal considérait le Dieu en lequel il avait eu confiance mais qui l'avait abandonné. Dans le fado, les dieux reviennent, sanctifiés et lointains ». La jeune génération des fadistas, généralement issue de milieux bien différents aujourd’hui, a cependant conservé cette intensité et cette âpreté des origines.

Chanson urbaine popularisée au milieu du xixe siècle, le fado est aujourd’hui une musique déclinée sous différentes formes, dans différents contextes et lieux. En chantant le fado, le chanteur met en jeu son destin dans l’acte du chant. La tradition est actualisée par sa pratique de l’instant, elle est vivante. C’est notamment ainsi qu’un véritable fadista est reconnu, par sa capacité à habiter et faire vivre de son expérience la destinée qu’il chante. Le chanteur de fado est généralement accompagné d’une guitare portugaise et d’une guitare classique, auxquelles peut s’ajouter une guitare basse. Mais les configurations sont aujourd’hui davantage variées, et un grand fadista peut parfaitement chanter avec des accompagnements instrumentaux différents selon les contextes et les répertoires.

Durée 120'

En partenariat avec le Théâtre équestre Zingaro à Aubervilliers