Le MCMix inaugure un nouveau cycle thématique « Musiques, danses et rituels : les pouvoirs du son ». Chaque extrait audio-visuel présenté sera l’occasion d’interroger les liens complexes et multiples que la musique instaure entre humains et non-humains.
La musique et la danse religieuses des Dogon sont liées à un calendrier saisonnier pendant lequel sont pratiqués les rites des ancêtres, les rites funéraires et les rites agraires. Le sigi désigne le grand rituel de régénération pratiqué tous les soixante ans et qui dure six à sept années. La danse et la musique du sigi sont confiées à l’awa, une société initiatique masculine chargée d’accomplir également les levées de deuil ou dama.
Le dama est la cérémonie du départ de l’âme au cours de laquelle dansent les masques. Un par un, les membres de l’awa apparaissent, portant des masques de bois peints de couleurs vives et des cagoules-muselières d’étoffe ornée de cauris. Selon un ordre variable, différents types de masques entrent en scène : des formes humaines (les jeunes femmes bambara et peule au visage couvert de cauris, une jeune fille dogon montée sur des échasses, le chasseur, le guérisseur chargé de purifier l’espace rituel…), des animaux (coq, lièvre, buffle, hyène, babouin…), des objets (le masque sirige ou la maison à étages), et des masques ésotériques enfin, comme le kanaga qui apparaît au début de l’extrait choisi.
Chaque danseur possède un vocabulaire chorégraphique qui correspond à son masque. À chaque masque correspond, en outre, un corpus de chants et un rythme, parfois deux, comme l’illustre le disque INEDIT Mali - Les Dogon - Musique des masques et des funérailles présentant l’awa de Sangha qui fut invité en 1999 par la Maison des Cultures du Monde. L’ensemble musical est composé de voix et de percussions diverses qui vont toujours par paires. Les tambours cylindriques à deux peaux, dont une seule des deux faces est frappée avec deux baguettes courbes, et les tambours d’aisselle forment le cœur rythmique de la musique des masques.
À partir de textes de Françoise Gründ & Pierre Bois
Distribution
Danseurs Amategue Dolo, Ambo Dolo, Dinla Dolo, Domo Dolo, Gadioula Dolo, Ogodana Dolo, Ogotemelou Dolo, Orsin Dolo, Seydou Dolo, Wagousserou Dolo
Musiciens chanteurs Sekou Dolo, Akougnon Dolo, Amahingre Dolo, Edielou Dolo, Menebara Dolo, Missiri Dolo, Nouhoum Dolo, Ogotembel Tembely, la mère des masques
Musiques, danses et rituels : les pouvoirs du son
Depuis ses débuts, la Maison des Cultures du Monde a intégré à sa programmation des formes rituelles et festives, tout particulièrement dans le cadre du Festival de l’Imaginaire, en soulignant la valeur artistique et culturelle de ces expressions — souvent spectaculaires — qui rythment le calendrier de nombreuses sociétés. Plus qu’une trame sonore et gestuelle qui rythme son déroulé, la dimension musicale et chorégraphique de ces pratiques participe directement à l’efficacité de l’action, qu’il s’agisse de la cohésion du groupe social ou d’une communication avec des êtres surnaturels. La musique et la danse s’imposent ainsi comme un lien privilégié entre deux mondes.
C'est à ce titre que la Maison des Cultures du Monde propose, dans le cadre de sa saison 2021, le cycle thématique « Musiques, danses et rituels : les pouvoirs du son », qui comprendra des rencontres, des conférences et des contenus numériques.