Ce récital proposera une suite inédite de trois danses reconnues comme des éléments majeurs du patrimoine vivant coréen, et remarquablement conservées, bien qu’ayant évolué au fil des siècles : taepyeongmu, salpuri et seungmu.
Les musiciens kichwa invités présenteront leur patrimoine musical dont l’esthétique est indéniablement andine. La voix féminine aux hauteurs particulièrement aiguës, la grande variété de flûtes accompagnées de harpes, guitares et mandolines, sont autant d’assemblages rappelant les ensembles d’autres régions andines, mais dont les rythmes et mélodies sont propres aux populations kichwa d’Imbabura.
Le rapport au passé et à l’invisible se trouve au cœur de leurs musiques de par l’hommage rendu aux défunts, qui peut se faire lors de la visite des morts à la Toussaint, ou pendant les cérémonies de deuil. Ces répertoires, loin de se limiter à des affects de tristesse, se caractérisent par une certaine allégresse propre au bonheur de se souvenir et de se réunir entre membres d’une même communauté. Quant aux polyphonies de la Semaine Sainte, l’hommage aux personnages bibliques prend forme à travers des chants intimistes et mélancoliques en langue kichwa, qui témoignent du syncrétisme religieux propre au catholicisme andin, accompagnés de lents jeux de duos de flûtes en bambou sukus.
Les membres du collectif Humazapas interviennent en contextes rituels mais sont aussi des acteurs de premier plan de par leur investissement dans la sauvegarde et la transmission des répertoires aux jeunes générations. Vêtus de leurs habits traditionnels, ils portent également le masque des musiciens rituels abagos pour leurs présentations scéniques. Pour le Festival de l’Imaginaire, ils mettront en valeur les répertoires liés aux périodes rituelles, en prenant comme fil conducteur les rapports qu’entretiennent les vivants avec le monde des morts.
D’après Sisa Calapi,
lauréate du 7e Prix MCM
Ce projet a été proposé par Sisa Calapi, lauréate du 7e Prix de la MCM en 2019. Elle poursuit une thèse de doctorat en ethnomusicologie à l’université de Paris 10 sous la direction de Monsieur Jean-Michel Beaudet, portant sur les pratiques musicales et dansées des communautés d’Imantag d’Équateur.