Depuis sa création en 1982, la Maison des Cultures du Monde s’est fixée comme objectif de faire connaître et reconnaître des expressions remarquables de la diversité culturelle à travers le monde. Il s'agit en particulier de formes spectaculaires (théâtre, marionnettes, performance à caractère rituel ou symbolique) et d'expressions musicales et/ou dansées qui sont méconnues du public français, ou peu documentées.
La Maison des Cultures du Monde a acquis et développé dans ce domaine une expertise et un savoir-faire qu’elle souhaite partager avec les nouvelles générations d’étudiants en attribuant chaque année le prix Maison des Cultures du Monde - Chérif Khaznadar.
Ce prix permet au lauréat ou à la lauréate de compléter son projet de recherche en lui offrant la possibilité de faire venir en France, dans le cadre du Festival de l’Imaginaire, des artistes ou praticiens de la forme esthétique qu'il ou elle étudie.
Règlement
Article 1. Prix
Le ou la lauréate du Prix de la Maison des Cultures du Monde - Chérif Khaznadar se voit offrir :
- Une formation et un accompagnement en production de spectacle,
- la prise en charge d'une mission d’une semaine dans le pays de la forme étudiée (billet d’avion A/R et frais de séjour). Elle a pour but de préparer la venue des artistes ou praticiens au Festival de l’Imaginaire,
- un contrat rémunéré pour l’accompagnement des artistes lors de leur séjour en France.
Article 2. Financement
Le prix est financé par la Maison des Cultures du Monde.
La Maison des Cultures du Monde prend également en charge les frais relatifs à l’invitation en France des artistes ou praticiens en fonction du projet et du budget retenus.
Article 3. Jury
Le prix est décerné par un jury composé de personnalités scientifiques et de professionnels du spectacle.
Article 4. Conditions de participation
Peut concourir au Prix tout étudiant ou étudiante de moins de trente-cinq ans inscrit dans une université française (niveau master ou doctorat) qui, dans le cadre de ses recherches, s’intéresse à des formes spectaculaires et/ou musicales peu connues en France.
Article 5. Critères
La forme spectaculaire et/ou musicale faisant l’objet du dossier de candidature doit impérativement se conformer à deux critères :
- Pouvoir être extraite de son environnement sans que cela porte préjudice à la communauté qui la pratique, ni aux praticiens qui la portent,
- contribuer à une meilleure connaissance de la société dont elle est issue.
Article 6. Dossier de candidature
Les candidats doivent fournir un dossier au format PDF constitué d'un CV synthétique (2 pages maximum), d'une lettre de motivation (1 page), ainsi que d'un projet (10 000 signes maximum) comprenant les éléments suivants :
1/ Une information sur la pratique incluant :
- Le nom de la forme spectaculaire et/ou musicale de la communauté concernée,
- la région dans laquelle cette forme est pratiquée,
- une description de cette pratique et un aperçu de l'étude en cours ou réalisée ;
2/ La période prévue pour la mission de prospection qui devra s’effectuer en 2023.
3/ Un avant-projet de programmation de spectacle décrivant :
- Les éléments de la forme susceptible d’être présentée sur scène dans un programme de 60 à 120 minutes,
- le cas échéant le répertoire,
- le nombre d’artistes et/ou de praticiens minimum nécessaire et/ou souhaitable,
- les personnes ressources localement impliquées dans le projet et leur rôle,
- un budget prévisionnel (selon modèle en annexe),
- les éventuels éléments à prendre en compte pour la logistique du projet (ex : masques ou instruments volumineux à transporter ; installation de décors ; pratiques particulières : utilisation de feu, de sable, d’éléments rituels ; temps de préparation pour les costumes ou maquillage, etc.)
4/ Des documents multimédias devront compléter le dossier.
- Les extraits doivent être représentatifs de la forme spectaculaire proposée et identifiés pour pouvoir faire le lien avec la description du projet,
- les vidéos sont à privilégier, mais à défaut, il est possible d’envoyer des fichiers audio et/ou photos. Quelques courts extraits sont suffisants (4-5), les documents trop longs ou trop nombreux ne seront pas consultés,
- les formats acceptés sont les suivants : mp4 ou avi (video), wave, aif ou mp3 (audio), jpg ou tif (photos),
- envoi par mail, ou via une plateforme de transfert, ou en liens accessibles en ligne
5/ Tous les documents transmis devront être nommés de la manière suivante :
Nom de l’étudiant_Forme Spectaculaire_Titre du document, en utilisant uniquement des lettres, chiffres, et tiret bas. Pas d’accents ni d’espace ou de caractères spéciaux. Ex : Dupont_Kathakali_Danse_introductive
Article 7. Engagements du/de la candidat·e
- Le ou la lauréate devra se rendre disponible avant la fin du 1er semestre 2023 pour suivre une courte formation, les frais de déplacement et d’hébergement seront pris en charge par la MCM,
- le ou la lauréate devra assurer le suivi du projet de programmation de manière conjointe avec l’équipe de la MCM et devra notamment participer à l’accompagnement des artistes pendant leur séjour en France,
- le ou la lauréate devra fournir des éléments de communication, notamment après sa mission de préparation, en veillant à mentionner les auteurs et obtenir une autorisation de diffusion libre de droit le cas échéant.
Article 8. Calendrier
L'appel à candidature est clos. Les résultats seront annoncés prochainement.
Les artistes ou praticiens seront invités à participer au 27e Festival de l’Imaginaire qui se tiendra au printemps 2024.
Palmarès
Le 9ème Prix de la MCM a été remporté en 2022 par Jordi Tercero, doctorant à l'Université Paris 8, pour son projet intitulé : « Musiques et danses des Garifunas du Guatemala. Musiquer l’histoire, danser le quotidien. » Le 26e Festival de l'Imaginaire présentera des musiques et danses garifunas du Guatemala.
Le 8ème Prix de la MCM a été remporté en 2019 par Madina Yéhouétomè, étudiante en Master de Développement et Aménagement Touristique des Territoires au sein de l’Institut de Recherche et d’Etudes Supérieures de Tourisme (IREST) à Paris I Panthéon-Sorbonne, pour son projet portant sur l'Ajogan, ballet rituel du royaume de Porto-Novo (Bénin), et la manière dont ce rite ancien intègre les relations urbaines et politiques contemporaines. Le 25e Festival de l'Imaginaire a accueilli les membres de la cour royale de Porto-Novo.
Le 7ème Prix de la MCM a été remporté en 2019 par Sisa Calapi, doctorante en ethnomusicologie à l’université de Paris Nanterre, pour son projet intitulé "Relations rituelles entre les morts et les vivants. Musiques et syncrétisme dans les communautés kichwa de Cotacachi (Equateur)" qui valorise les musiques propres à trois événements donnant lieu à des rites syncrétiques : la semaine Sainte, le jour des morts et la cérémonie de deuil. La Maison des Cultures du Monde a accueilli lors du 25e Festival de l'Imaginaire le collectif Humazapas, dont les membres pratiquent mais aussi recherchent et transmettent ces répertoires traditionnels.
Le 6ème Prix de la MCM a été remporté en 2018 par Charlotte Espieussas, doctorante en anthropologie à l’université de Toulouse 2. Le projet récompensé met en valeur le fandango mexicain, fête musicale dansée de l’état de Veracruz. Lors de l'édition 2019, le Festival de l'Imaginaire a accueilli un groupe de musiciens et danseurs venus du Mexique avec un concert présentant notamment des airs de musique jarocha.
Le 5ème Prix de la MCM a été remporté en 2017 par Jeanne Miramon-Bonhoure, doctorante en musicologie pour son projet intitulé "Une musique classique à l'accent si régional : Ashwini Bhide-Deshpande et l'art du chant dévotionnel (Inde du Nord)". Elaboré en collaboration avec l'anthropologue Ingrid Le Gargasson au sein de l'association Kalasetu qu'elles ont créée dans le but de promouvoir les savoirs artistiques d'Asie du Sud, ce projet met en valeur l'art du chant dévotionnel d'Inde du Nord interprété par la chanteuse indienne Ashwini Bhide-Deshpande. Cette dernière a été programmée dans le cadre du 22e Festival de l'Imaginaire en 2018.
Le 4ème Prix de la MCM a été remporté en 2016 par Hoang Thi Hong Ha, doctorante en anthropologie (Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative (LESC) - UMR 7186 de l'école doctorale Milieux, culturels et société du passée et du présent- ED 395, Paris Ouest Nanterre La Défense) pour son projet le Then chez les Tay qui a été programmé dans le cadre du 21e Festival de l'Imaginaire en 2017. Le Then (un art du spectacle traditionnel comportant : chants, danses et représentations théâtrales) a un rôle très important dans la vie des communautés Tay. Il exprime les émotions et reflète les activités quotidiennes des membres de ce groupe ethnique qui résident principalement dans les provinces situées dans les montagnes du Nord du Vietnam.
Le 3ème Prix de la MCM a été remporté en 2015 par Pierre Prouteau, étudiant en master à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, pour sa proposition autour du phin prayuk, un ensemble de musiques rituelles et festives rassemblé autour d'un incroyable sound system artisanal et ambulant qui accompagne et exalte les processions du calendrier bouddhique dans la province d'Isan, au nord-est de la Thaïlande. Le public a découvert cette tradition en 2016 dans le cadre du 20e Festival de l'Imaginaire.
Le 2ème Prix de la MCM a été remporté en 2014 par Mélanie Nittis, doctorante à l'INALCO, pour son projet "Poésie chantée de l’île de Karpathos (Grèce) - Poètes musiciens du village d’Olymbos" présenté en 2016 dans le cadre du 20e Festival de l'Imaginaire.
Le 1er Prix de la MCM avait été décerné en 2013 à Suzy Felix, ethnomusicologue, pour son projet d’étude et de valorisation de formes spectaculaires et d’expressions musicales rares : Le trovo, joute verbale chantée et improvisée dans le sud de l’Espagne qui a fait l'objet d'une programmation les 5 et 6 avril 2014 à la Maison des Cultures du Monde dans le cadre du 18e Festival de l'Imaginaire.