À travers cette programmation, la Maison des Cultures du Monde souhaite montrer l'extrême richesse des musiques traditionnelles en France et faire connaître des maîtres reconnus dans leurs pratiques. Au cours de ces soirées, les musiciens partagent leur passion, échangent avec le public, et transmettent ainsi leur art et leurs connaissances. Les concerts seront enregistrés pour être mis en ligne sur la chaîne YouTube de la Maison des Cultures du Monde.
Première partie (40')
Naghib Shanbehzadeh (Iran) • percussions
Les tambours persans peuvent être classés en trois familles, la première étant constituée de tambours à cadre en bois, de différentes dimensions et qui sont battus avec la main. Les principaux sont le daff et le dāyera, généralement équipés d’anneaux métalliques sur la face intérieure.
Ceux du deuxième groupe comportent une caisse de résonance recouverte de peau, frappée avec les doigts. Il en existe deux types : ceux à double peau, cylindriques ou en forme de tonneau (doholak baloutche) ou en forme de sablier, et ceux en forme de gobelet, en bois ou en poterie, comme le tombak (ou zarb) ou la darbuka.
Pour le troisième groupe, la peau est frappée avec des baguettes et comprennent des tambours en bois à deux têtes (dohol, tabl, dammām), et des tambours à une tête (comme les timbales) joués seuls ou par paires, en métal ou en poterie et parfois en bois tourné.
Né à Boushehr en Iran, Naghib Shanbehzadeh a commencé à jouer de la musique dès l’âge de trois ans aux côtés de son père Saeid, maître du neyanban (cornemuse persanne). Ayant reçu une transmission à la fois orale (percussions traditionnelles) et écrite (percussions occidentales au conservatoire), il peut se prévaloir de plus d’une décennie d’expérience scénique en solo et aux côtés de musiciens de renommée internationale.
Programme
Compositions au zarb inspirées de la musique persane et occidentale (notamment du jazz et de la musique classique)
Compositions avec le dohola (sorte de darbuka basse) « New York » et « street groove », plus inspirées de la musique actuelle, urbaine et electro
Composition « Le Voyage » avec le zarb et la darbuka. Rythmes inspirés de différents pays du monde, et en particulier du Moyen-Orient
Deuxième partie (40')
Senny Camara (Sénégal) • percussions
Senny Camara est originaire de la région de Fatick, au centre du Sénégal et a grandi dans une ambiance musicale peuplée par les chants de guérison et les envolées lyriques des chanteuses sérères qui ponctuent les combats de lutte traditionnelle. Après un passage au conservatoire de Dakar, Senny poursuit aujourd’hui une carrière en solo ou en quintet entre le Sénégal et la France, s’intéressant aussi bien au répertoire traditionnel qu’à d’autres influences, allant du jazz américain et afro-cubain, à la pop ou la musique classique occidentale.
Elle chante en s’accompagnant à la guitare ou à la kora, instrument emblématique de l’Afrique de l’Ouest. La kora est constituée d’une demi-calebasse, cette caisse de résonance étant recouverte d’une peau qui apporte une touche particulière au son de l’instrument. Un long manche permet d’attacher les nombreuses cordes (plus de 20 et parfois jusqu’à 32) et de les relier au grand chevalet maintenu sur la peau.
Par ses textes engagés, Senny voit son rôle d’artiste comme passeuse de messages. Les incohérences du monde l’interpellent et la poussent à s’interroger sur les drames de l’immigration, la situation des enfants des rues ou les mariages forcés. Jouant d’un instrument réservé habituellement aux hommes, elle donne de l’amplitude à sa kora par ses compositions qui appellent à l’unité et à des rapports au monde qui soient plus solidaires.
Programme
Boolo (L'Unité)
Mbaya Some
Nafoulé
Dialé (Condoléances)
Istoria dé Malisadio
Avec le soutien du département d'Ille-et-Vilaine et en partenariat avec l'émission Ocora Couleurs du monde sur France Musique