Organisée par l'association DROM en partenariat avec la Maison des Cultures du Monde dans le cadre du 24e Festival de l'Imaginaire, cette formation se propose d'initier les chanteurs et instrumentistes de niveau professionnel à l'univers musical des makams.
La musique classique ottomane s’est développée dans un environnement multiculturel qui a favorisé des échanges artistiques florissants entre les cultures byzantine, persane, arabe et turque. Fondée sur un système musical modal d’un grand raffinement incarné par le concept de makam, elle renvoie à plusieurs genres vocaux et instrumentaux. Ces derniers sont organisés en suites (fasıl) dans le cadre de cycles rythmiques successifs (usul) ou de parties plus libres. Suivant un enchaînement codifié, les pièces instrumentales et les chants composés alternent avec les sections improvisées (taksim).
La musique savante ottomane doit énormément aux pratiques rituelles soufies du semâ – le concert spirituel — et du zikr, l’invocation des noms divins. Elle est intimement liée à la tradition mystique de la confrérie des Mevlevis, fondée au XIIIe siècle, et connue pour la danse giratoire qui a valu à ces derniers le nom de « derviches tourneurs ». Cette voie de réalisation spirituelle lie la connaissance à l’amour, un amour incandescent qui transporte l’être tout entier.
Ahmet Erdoğdular est l’un des chanteurs turcs les plus connus de sa génération. De sa voix puissante et expressive, il interprète les poèmes des célèbres poètes mystiques Rumi (XIIIe siècle) et Yunus Emre (XIVe siècle), en s’accompagnant du tambour sur cadre bendir. Son repertoire comprend un grand nombre de formes vocales classiques - kâr, beste, fasıl, koçekçe, şarkı... - et le gazel (improvisation vocale), ainsi que des formes soufies telles que le naat, le durak, le mevlid, les ilahi (hymnes) et le kaside, l’improvisation sur la poésie religieuse. Il est le président et le directeur artistique de Makam New York, une association qui promeut la musique classique turque.
Son frère Ali Osman a grandi à Istanbul où il a appris le ney, flûte oblique à embouchure terminale en roseau, auprès de leur père Ömer Erdoğdular, sous l’influence des maîtres Niyazi Sayın et Necdet Yaşar. Depuis 2015,
il est musicien à la radio nationale turque. Calligraphe professionnel, il s’est également formé aux arts plastiques traditionnels ottomans (sculpture et gravure de métaux précieux notamment).
Compagnon de longue date, Murat Aydemir est un joueur du luth à manche long tanbur de renommée internationale. Formé par Necip Gülses, il a participé à plusieurs albums. Il travaille depuis 1997 avec le groupe turc Incezas qu’il a fondé avec Cengiz Onural et Derya Türkan.
Ingrid Le Gargasson
Dans le cadre du 24e Festival de l'Imaginaire
En partenariat avec le Centre des monuments nationaux, Chemins du patrimoine en Finistère et le Théâtre municipal Berthelot - Jean Guerrin