Les danses du monde
Photographies de François Guénet
Au-delà de la fragilité de patrimoines souvent populaires et ruraux, cette exposition fait découvrir au visiteur des pratiques originales, vivantes, certes sensibles aux influences extérieures, mais de manière empirique. Ces expressions tantôt modestes, tantôt spectaculaires nous rappellent à des questions fondamentales sur la place de l’homme dans la société, sur son rapport à une nature indomptable qu’il tente d’apprivoiser par une négociation permanente avec des forces invisibles : ce sont les danses chamaniques inspirées par les parades animalières, les danses de possession où esprits et génies se gobergent de rythmes, de fumées et de parfums, les danses d’extase qui visent à la fusion avec le divin, les danses de masques qui accompagnent l’initiation, les funérailles, les grands rituels calendaires et où quelques morceaux de bois, quelques fétus de paille suffisent à recréer symboliquement de puissants mythes fondateurs. Ce sont enfin les danses sociales comme ces danses villageoises où s’exprime l’appartenance à un groupe, à un « habitus » collectif, ou ces ballets de cour composés par de nobles esthètes sur un poème, un conte, un récit épique ou historique.
Ces images nous montrent un art total : un art du geste, de la musique, du théâtre, du costume, un art de l’illusion et de l’ellipse où la scénographie se construit dans l’imaginaire des danseurs et des spectateurs, un imaginaire fait de mythes et de croyances qui, sans cette danse justement, serait voué à se dissoudre une fois pour toutes dans notre univers matérialiste.
Pionnière depuis 1982 dans la défense, la diffusion et la promotion des arts vivants traditionnels et plus généralement du patrimoine culturel immatériel, la Maison des Cultures du Monde ne peut que se réjouir de cette exposition des photographies de François Guénet qui, depuis plus de dix ans, saisit les instants merveilleux du Festival de l’Imaginaire.
D’après un texte de Pierre Bois
Crédits
Photographies de François Guénet mises en page par Jean-Baptiste Lacroix
Texte : Pierre Bois
Production et montage : Camille Golan, Nolwenn Blanchard
Communication : Thomas du Mesnil
Exposition présentée pour la première fois en 2014 par le Centre Culturel François Villon d’Enghien-les-Bains en partenariat avec la Maison des Cultures du Monde