Le labyrinthe des Mille et Une Nuits : des histoires-miroirs à travers lesquelles d’autres histoires se révèlent ; des histoires-tiroirs qu’on ouvre pour en découvrir d’autres, encore et encore ; des histoires-labyrinthes d’où surgissent personnages après personnages : le souverain Mahmoud qui n’a jamais souri et qui voit toutes ses vies défiler devant lui ; Dalila-la-rouée, la vieille chouette prête à tout pour se faire remarquer du calife ; Goudar le pêcheur, qui a touché le fond de la mer et a eu peur de voir sa propre mère à poil… Tout ça… Quand et comment tout cela a-t-il commencé ? Shéhérazade, on nous en parle, mais qui est-elle exactement ?…
Née en Égypte en 1971, Chirine El Ansary passe une partie de son enfance en France, sans oublier pour autant son héritage arabe. Elle aime raconter des histoires et elle va donc en faire son métier. Après deux ans à l’Ecole internationale de Théâtre Jacques Lecoq de Paris et des cours de danse, elle commence en 1996 sa carrière de conteuse, en Égypte. Au programme, les Mille et une Nuits. Mais Chirine se rend compte très vite que ces histoires ne se racontent pas telles quelles. Elle s’attelle alors à la réécriture de cycles entiers des Mille et Une Nuits, s’inspirant de la vie cairote, de ses souvenirs d’enfance et de ses voyages à travers l’Égypte : Désert Libyque, Sinaï, les villages du Delta et de la Haute-Égypte tout en tentant d’en conserver l’esprit subversif, loin des clichés colportés par les fantasmes orientalistes. Elle imprime à son récit le regard d’une femme, ballottée dès l’enfance, d’une culture à une autre, d’un monde à un autre.
Chirine El Ansary avoue être influencée par la façon dont les femmes racontent des histoires entre elles ou aux enfants, dans l’intimité de leurs maisons. C’est cette ambiance intime et privée qu’elle désire transmettre au public en l’entraînant vers des voyages imaginaires, magiques et romantiques et en faisant revivre en lui son âme enfantine.
Ce qui est important pour Chirine, c’est la liberté. Pendant la représentation, elle se sent complètement libre, elle est l’histoire qu’elle raconte. Et elle sait bien transmettre cette passion à son public qui, quand elle a fini, demeure ébloui.