Tiombô, qui signifie « tiens bon » et « garde le cap » en créole mauricien, est un projet réunissant deux artistes reconnus des Mascareignes, Olivier Araste de la Réunion et Lelou Menwar de l’île Maurice, accompagnés des musiciens Kersley Sham et Fixi. L’association du maloya et du sega tambour, deux pratiques mêlant chant, musique et danse, se fait ici naturellement, du fait de l’ancrage de ces deux pratiques dans des cultures créoles proches, issues de communautés d’esclaves.
Le son envoûtant du tambour ravane, tout comme celui du rouleur (gros tambour), de la maravane (kayamb), du bobre (arc monocorde), et du kabosy (petite guitare malgache) font partie de cette musique créole qui chante et dépeint toute la souffrance du déracinement et la complexité de la créolisation comme processus de recréation d'une identité de groupe.
Le maloya et le séga tambour réunis, c’est la musique sourde des champs de canne à sucre qui se fait entendre au grand jour. Les textes puissants et poétiques, les rythmes et les chants de Tiômbo laissent monter « Babani », l’Esprit. Ils ressuscitent la voix des anciens d’Afrique et de Madagascar, émanent de la terre indienne, retracent l’histoire mouvementée du métissage de ces îles et du monde d’aujourd’hui. Sur scène, le décor est posé : celui de la cour d’une kaz créole, chronique du quotidien, là où l’on se retrouve, où l’on échange, où l’on vit. « Ralentir... » chante Menwar, retrouver le chemin des gestes simples de la vie de tous les jours, qui se répètent et se renouvellent sans cesse, pour une transmission plus forte et plus universelle.
En partenariat avec le Centre des monuments nationaux, dans le cadre de Concerts et jeux d'eau et du 26e Festival de l'Imaginaire