Fruit d’un métissage culturel mêlant influences gitanes, arabes, juives et afro-andalouses, le flamenco a vu le jour en Andalousie. Il s’est transmis de manière orale au sein des familles et sur les lieux de travail, notamment lors de fêtes appelées juergas. Longtemps marginalisé, il gagna en reconnaissance au XIXe siècle avec l’essor des cafés cantantes, devenant un phénomène culturel majeur.
Le flamenco repose sur trois éléments fondamentaux : le cante (chant), le baile (danse) et le toque (guitare), qui dialoguent pour exprimer une grande diversité d’émotions : joie, mélancolie, révolte, amour... Il s’appuie sur différents styles traditionnels, chacun véhiculant une atmosphère particulière : certains, comme la bulería, sont interprétés dans des contextes festifs, tandis que la soleá ou la seguirilla expriment des sentiments plus profonds et mélancoliques. Chaque interprète y apporte sa sensibilité, réinterprétant librement les codes tout en laissant une grande part à l’improvisation, faisant du flamenco un art en constante évolution.
Les artistes présents illustrent la richesse du flamenco d’aujourd’hui. Elena "La More" et José Manuel "El Oruco", originaires de Séville, offrent une danse expressive, ancrée dans la tradition. Cristo Cortés, né à Marseille, et Samara Montañez, issue du quartier populaire de La Viña à Cadix, incarnent deux voix aux styles distincts mais complémentaires. À la guitare, Dani Barba, originaire d’Arcos de la Frontera, et Ismael de Begoña, installé à Séville, les accompagnent avec sensibilité et justesse.