Le taarab est une musique populaire profondément ancrée sur la côte est de l'Afrique. Porté par une forme de poésie vocalisée et interprété dans une grande variété de styles musicaux, ce genre musical s’est nourri des différentes cultures de l'Océan Indien. Le taarab (de l'arabe tariba : extase, émoi) trouve ses origines dans la musique de cour de l'élite arabe de la fin du XIXe siècle, à Zanzibar et sur la côte kenyane. Siti Binti Saad, une descendante d'esclaves vivant à Zanzibar, est connue pour avoir apporté des influences swahilies au genre, et l'avoir popularisé comme forme de divertissement chez toutes les couches de la société swahilie côtière. Ses enregistrements réalisés entre 1920 et 1950 ont connu un grand succès, et ont engendré une production discographique importante, contribuant à la diffusion et à l’engouement du public et des musiciens pour le taarab.
Chantée à l'origine en arabe et plus tard en swahili, c'est une musique à la fois méditative et festive, qui s'apprécie notamment par la qualité de voix du chanteur tout comme par le pouvoir émotionnel des paroles. Influencé par les traditions musicales africaines, arabes et indiennes, le taarab a introduit progressivement de multiples instruments, mêlant sons anciens et plus modernes : tabla, harmonium, oud, qanun, accordéon, guitare… Le groupe Lelele Africa, fondé en 1995, est aujourd'hui le dernier grand représentant du taarab kenyan, et participe activement au développement des traditions musicales de l'Afrique de l'Est.
Dans le cadre du 26e Festival de l'Imaginaire