La culture est perçue depuis les années 1980 comme un vecteur majeur de développement. Le patrimoine culturel immatériel (PCI) peut ainsi être compris comme une ressource servant à lutter contre la pauvreté. L’exploitation d’un élément peut effectivement générer des revenus essentiels à la subsistance de ses porteurs et à la survie de leur patrimoine. Le droit dérivé de la Convention pour la sauvegarde du PCI admet que des activités commerciales soient liées au PCI. Une distinction est cependant faite entre une commercialisation compatible avec la sauvegarde du PCI et une commercialisation dite « excessive » pouvant lui être néfaste. Cette frontière entre « commercialisation » et « commercialisation excessive » demeure ténue. La patrimonialisation, et surtout la mépréhension de l’inscription d’un élément sur une des Listes de la Convention de 2003 comme un label offrant un gage de qualité, ou d’authenticité, accroissent le risque d’une surexploitation du PCI.
Cette 17e journée du PCI propose de s’interroger sur les effets de la commercialisation du PCI. À quel moment la commercialisation d’une tradition bascule-t-elle dans sa « marchandisation » ? Comment protéger les communautés, les groupes et les individus d’une dépossession ou d’une dénaturation de leur PCI ? La durabilité peut-elle à elle seule différencier une commercialisation positive d’une commercialisation excessive ?
Dans le cadre du 24ème Festival de l'Imaginaire
PROGRAMME (sous réserve de modification)
13:30 : Accueil
14:00 : Ouverture par Cédric Taurisson, Directeur de la Maison des Cultures du Monde - CFPCI
14:10-16:30 : La valorisation des savoir-faire ancrés dans un territoire
Chloé Rosati-Marzetti, Université Côte d’Azur, Chercheure associée au LAPCOS, « Savoir-faire dits traditionnels et revalorisation d’une économie locale : l’exemple des parfums à Grasse »
Marjorie Ruggieri, Docteure en anthropologie, Chercheure, Chargée de mission d’inventaire et de coordination scientifique, OPCI - Ethnodoc Pays de la Loire, « La lavande de Valensole, un PCI entre valorisation locale et engouement international »
Emmanuel Gérard, Directeur de la Cité internationale de la tapisserie, « PCI, filière et territoire »
Discussion avec la salle
Pause
16:40-18:00 : La protection des intérêts moraux et matériels des communautés
Aurélie Condevaux, Maître de conférences en anthropologie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IREST. EIREST, « Marchandisation et patrimonialisation : mettre les processus en regard »
Diego Rinallo, Professeur associé de marketing, Lifestyle research center, EM Lyon Business School, « Co-developing intellectual property and marketing strategies with ICH bearer communities: Insights from the HIPAMS India project »
Discussion avec la salle
Clôture