CORSE. Dante in Paghjella, de l’Enfer au Paradis
A Ricuccata
Pour la célébration des 700 ans de la mort de Dante, l'ensemble corse A Ricuccata interprète des extraits de la Divine Comédie dans le texte original adapté aux versi traditionnels du chant polyphonique corse, selon une technique d’improvisation à la fois actualisée et soucieuse d’authenticité. Cette création qui expose des extraits des trois volets de la trilogie dantesque (L'Enfer, Le Purgatoire et le Paradis) découle d’une collaboration entre les cinq musiciens d’A Ricuccata, dirigé par François Berlinghi, et des universitaires concernés par la reconnaissance des traditions poétiques méditerranéennes au sein de la société corse.
Le cantu in paghjella est une pratique traditionnelle de chants polyphoniques qui intervient dans différents contextes sociaux, tant profanes que religieux. Transmis oralement, il est inscrit en 2009 sur la Liste de Sauvegarde d'urgence. Le chant est présenté a cappella par un groupe d’hommes renvoyant à trois registres de voix : a seconda désigne la voix principale, u bassu, la voix de basse qui entre dans le chant en deuxième position et enfin la voix la plus aigüe nommée a terza. L’entrée progressive des voix, la technique du tuilage et les ornementations vocales (ricuccate) constituent les principales particularités de cette forme vocale.
Mû par l’envie de transmettre l’héritage musical traditionnel qui leur a été légué et d’inscrire cet héritage dans leur époque, le chœur d’hommes « A Ricuccata » s’est créé en 1995. Le travail mené autour de l’œuvre de Dante en est une démonstration patente : les cinq voix du chœur touchent l’auditeur au cœur. Alliant mémoire et création, le génie de la musique traditionnelle trouve ici son prolongement.
En tant que poète engagé, florentin, méditerranéen, européen et citoyen du monde, Dante était tourné vers le futur mais conscient de transmettre les leçons d’un lointain passé à des lecteurs qui ne l’entendaient déjà plus. En Corse, comme en Italie, la Comédie a longtemps fait partie d’une culture largement partagée dans les traditions « populaires ». Non seulement les anciens poètes improvisateurs connaissaient la Comédie qu’ils récitaient par cœur, mais ils composaient aussi des inferni actualisés, témoignant ainsi de la vitalité de savoirs capables d’accorder à la parole des poètes une fonction civilisatrice.
À partir d’un texte de François Berlinghi
Première partie ÉTHIOPIE. Chant de la lyre bagana. Alemu Aga
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Dans le cadre du 24e Festival de l'Imaginaire
En partenariat avec le Centre des monuments nationaux