Une voix puissante, haute, un chant souple, fluide et émouvant, c’est ce qui frappe d’abord à l’écoute du fado de Marco Oliveira. Ce jeune chanteur nous entraîne irrépressiblement dans la mélancolie tour à tour douloureuse et dansante du fado, la destinée, le fatum latin... Une force de transmission et une sensibilité qu’il doit à un apprentissage précoce et à une formation complète, puisqu’il s’accompagne lui-même à la viola, guitare classique acoustique.
L’expérience artistique de Marco puise à des contextes de performance variés : il se produit dans les traditionnelles « maisons de fado » lisboètes, et explore d’autres scènes artistiques, comme au sein d’un quartet de jazz. Marco Oliveira renouvelle ainsi le fado, une musique aujourd’hui objet de défense patrimoniale d’un côté, et portée de l’autre dans les stades et opéras mondiaux. Entre ces deux voies, Marco trace la sienne par des compositions personnelles qui s’inscrivent dans l’héritage des plus grands fadistas, notamment Alfredo « Marceneiro » Duarte, ou António Rocha, avec qui il s’est récemment produit à Lisbonne. Mais il se nourrit aussi de dialogues avec les meilleurs musiciens du « Nouveau Fado », tels que Ricardo Ribeiro ou Ana Moura. Côté poésie, Marco développe ses propres textes, toujours au sein des thèmes privilégiés du fado : Lisbonne, la solitude, l’amour…
« Rien de ce que tu peux dire ne peut me faire revenir », écrit et chante Marco sur son dernier album, dans la Valse aux Adieux. Nous parions au contraire que ces deux concerts à Paris, accompagnés de ses deux acolytes de talent, Paulo Parreira (dont le père, António, s’est rendu célèbre à la guitare) et João Penedo, ne sont que les prémisses d’un retour…
A. Z.