Le patrimoine culturel immatériel est-il naturel et environnemental ?
Colloque international du CFPCI

Mardi 9 et mercredi 10 octobre 2018

Le patrimoine culturel immatériel est-il naturel et environnemental ? 7e séminaire international du CFPCI

Le « dispositif » PCI peut-il offrir l’opportunité de renouveler le discours et l’action écologiques, en reposant la question de la responsabilité ? Est-il susceptible de permettre de dépasser le concept de développement durable, porté par la Convention mais devenu obsolescent dans le contexte du nouveau régime climatique et de la transition écologique ?

  • Mar 09 oct 2018 à 09:30 - Vitré, Centre Jacques Duhamel

Les liens entre patrimoine culturel immatériel (PCI) et environnement semblent évidents, et leurs interactions constitutives de cette nouvelle catégorie patrimoniale : la diversité des pratiques et des expressions peuvent être envisagées comme autant de réponses des individus et des groupes à leur milieu et en constante adaptation aux évolutions de ce dernier, témoignant de la créativité des communautés. L’environnement agit sur le PCI et le PCI agit sur l’environnement. Le dérèglement climatique et les crises environnementales menacent directement la sauvegarde et la transmission du patrimoine immatériel, notamment dans le cas de déplacements de populations. Les activités traditionnelles relevant du PCI permettent souvent une gestion raisonnée des ressources, grâce à un impact limité ; à l’inverse certaines peuvent s’opposer à la conception contemporaine du développement durable et à des considérations d’ordre éthique (techniques de chasse ou de pêche, par exemple). Le PCI est ainsi de plus en plus mobilisé par différents acteurs, avec des usages divers, parfois en conflit avec les législations nationales.

La Convention adoptée par l’Unesco en 2003, en apportant une reconnaissance internationale aux connaissances et aux savoir-faire des communautés, ouvre de nouveaux espaces de négociation. Le « dispositif » PCI peut-il offrir l’opportunité de renouveler le discours et l’action écologiques, en reposant la question de la responsabilité ? Est-il susceptible de permettre de dépasser le concept de développement durable, porté par la Convention mais devenu obsolescent dans le contexte du nouveau régime climatique et de la transition écologique ?

Ces rencontres proposent de faire dialoguer expériences concrètes de praticiens et d’acteurs culturels avec le regard pluridisciplinaire d’enseignants-chercheurs.
 
Programme

Mardi 9 octobre

9h Accueil et café

9h30-11h Ouverture et conférences introductives
M. le Maire ou son représentant, Séverine Cachat, directrice de la Maison des Cultures du Monde-CFPCI et Isabelle Chave, conservateur en chef du patrimoine, adjointe au directeur du département du Pilotage de la recherche et de la Politique scientifique, direction générale des Patrimoines, ministère de la Culture
Jean-Louis Tornatore, professeur en anthropologie à l'université de Bourgogne, directeur du Centre Georges-Chevrier
Le PCI est-il culturel ou environnemental ? Les enjeux d'une question
Florence Revelin, ingénieure d'études (coordinatrice pédagogique du Master européen DYCLAM), Muséum national d'histoire naturelle, département Homme et Environnement, UMR 7206 éco-anthropologie et ethnobiologie
Problèmes internationaux de développement et de gestion durables des territoires pour/par le patrimoine (culturel, naturel, immatériel) et les paysages culturels
 
Pause
 
11h15-12h45 Reconnaissance comme patrimoine immatériel de pratiques liées à l'environnement
Hervé Munz, maître de conférences en anthropologie, département de Géographie et Environnement, faculté des Sciences de la société, université de Genève
La corde et l’accord. La perception de l'environnement et du changement climatique dans la dynamique de candidature tri-nationale de l’alpinisme à une inscription sur la liste du PCI de l’Unesco (France-Suisse-Italie)
Lluis Garcia Petit, directeur général de l’Institut du Patrimoine culturel immatériel  (IPACIM) de Catalogne
Le PCI comme outil pour la sauvegarde du patrimoine naturel : l’exemple de la Réserve de Biosphère du Montseny (Catalogne, Espagne, Registre de meilleures pratiques 2013)
Claire Cornu, architecte-urbaniste, membre du Conseil d’Administration de la Société internationale pour la pierre sèche (SPS) et de Maisons paysannes de France (MPF), chargée de mission de la Fédération française des professionnels de la pierre sèche (FFPPS)
Pierre sèche, ancestrale et innovante, pratique durable pour les territoires
 
14h30-17h30 Territoires et pratiques de gestion de l’eau
Eric Collias, consultant en écologie et sciences humaines, vacataire aux universités de Rennes 1 et Rennes 2, et Louison Suard, étudiante en Master Stratégies de développement durable et périurbanisation (ERPUR), université de Rennes 1
Composition d’un marais estuarien : éco-anthropologie des collectifs paludicoles de Basse-Loire
Luis Pablo Martínez Sanmartí, inspecteur du Patrimoine culturel (patrimoine mobilier), direction générale de la Culture et du Patrimoine - Generalitat Valenciana.
La sagesse environnementale de l'irrigation traditionnelle : le cas du tribunal des Eaux de Valence
Sophie Marco, Association COPAGE (Comité pour la mise en œuvre du plan agri-environnemental et de gestion de l'espace en Lozère)
Les savoir-faire liés à l'irrigation gravitaire par béals en Lozère
Salvo Manzone, réalisateur, Epinoia production
L’irrigation gravitaire du Briançonnais, exemple d’écosystème résilient
Projection suivie d’un débat du court documentaire de Francesca Cominelli et Salvo Manzone « Des canaux et des hommes » (20’, France, 2016)

Mercredi 10 octobre

9h Accueil et café

9h30-10h30 PCI, droit et environnement
Jérôme Fromageau, président de la Société internationale pour la recherche en droit du patrimoine culturel et droit de l’art (ISCHAL), doyen de la faculté Jean-Monnet, université Paris-Sud, conseiller auprès de la Commission nationale française pour l’Unesco
Antagonismes/contradictions entre législation nationale et supranationale de l’environnement et développement des pratiques culturelles immatérielles
Lily Martinet, Senior Research Fellow à l’Institut Max-Planck Luxembourg pour le droit procédural
Les indications géographiques : la consécration juridique d’une symbiose entre le patrimoine culturel immatériel et la nature
 
Pause
 
11h-12h30 Environnement maritime et pratiques halieutiques
Ineke Steevens, directrice du Musée national de la Pêche de Belgique
La pêche aux crevettes à cheval à Oostduinkerke
Karine Le Petit, ethnologue, responsable de l’Ethnopôle EPCC La Fabrique de patrimoines en Normandie
Le dispositif PCI peut-il participer à la sauvegarde des pêcheries fixes ?
Marion Bourhis, post-doctorante, MNHN-UMR 208 « Patrimoines locaux et Gouvernance »
Une diversité d'acteurs pour une gouvernance de la pêche à pied de loisirs
 
12h30 Clôture par Isabelle Chave

Informations pratiques

Coordination : Séverine Cachat, Isabelle Chave, Jean-Louis Tornatore, avec la collaboration de Nolwenn Blanchard

Entrée libre sur inscription
 
Renseignements et inscriptions : documentation@maisondesculturesdumonde.org